51 journalistes tués, 386 emprisonnés à travers le monde en 1995. En cette Journée internationale pour la liberté de la presse, l'heure est au bilan. Certes, le nombre des victimes a diminué, puisque l'on comptait 103 morts en 1994, mais dans beaucoup de pays, être journaliste signifie souvent mettre sa vie en danger. En Afrique surtout, et particulièrement en Algérie. C'est là, pour la quatrième année consécutive, que l'on compte le plus de journalistes assassinés : 22 en 1995, 56 depuis 1993. Dans d'autres contrées également, la situation s'est détériorée. C'est le cas, entre autres, en Serbie, au Rwanda ou en Indonésie.
En Chine, c'est la prison qui attend trop souvent les journalistes indépendants, coupables de violer la loi sur les "secrets d'Etat". L'Occident non plus n'est pas épargné. 108 journalistes ont été incarcérés rien qu'en Turquie. En Russie, ce sont des journalistes réputés qui sont la cible des assassins : ainsi Vladislav Listiev, vedette de la télévision russe, qui avait dénoncé les pratiques mafieuses en vigueur dans son pays.
Reporters sans frontières profite également de cette Journée pour lancer sur les radios et télévisions une campagne de sensibilisation pour la vente du magazine "100 photos pour défendre la liberté de la presse". Les photos sont de Sebastiao Ribeiro Salgado, photographe brésilien, et illustrent le thème de la dignité humaine. Les fonds récoltés serviront à financer les actions de Reporters sans frontières.